Le site web est-il mort ? Réflexion sur l’évolution de la présence en ligne

Pendant deux décennies, le site internet a été la pièce maîtresse de toute stratégie digitale.

Vitrine en ligne, levier d’acquisition, outil de réassurance, il symbolisait la légitimité d’une entreprise ou d’un indépendant. Mais en 2025, ce modèle vacille. Une révolution silencieuse est en marche, et elle nous oblige à repenser notre façon d’exister sur le web.

L’alerte est lancée : les sites internet ne servent (presque) plus à rien. Non pas parce qu’ils sont obsolètes techniquement, mais parce que les règles du jeu ont changé. L’ère où publier du contenu garantissait du trafic organique est révolue. Aujourd’hui, créer du contenu alimente les plateformes – Google, Instagram, ChatGPT – mais ne ramène plus forcément les visiteurs chez soi. Google, notamment, affiche directement les réponses dans ses résultats, sans nécessiter de clic. On parle désormais de « zéro clic search », et cela concerne environ 75 % des recherches.

À cela s’ajoute une nouvelle donne : les intelligences artificielles génératives. ChatGPT, Gemini ou Perplexity peuvent résumer, reformuler, expliquer… sans jamais renvoyer à la source d’origine. Résultat : le web devient un espace d’information digérée, sans lien, sans reconnaissance, sans trafic.

Face à cette transformation, les entrepreneurs continuent souvent à investir dans leur site comme s’il s’agissait encore du centre de leur stratégie digitale. Design, SEO, chatbots, formulaires, tout y passe. Pourtant, les comportements ont changé. Aujourd’hui, un client découvre une marque sur Instagram, pose une question sur WhatsApp et passe commande via une landing page ou une plateforme tierce comme Amazon. Le site web devient alors une carte de visite : utile, mais secondaire.

Ce paradoxe nous oblige à poser une question simple : faut-il abandonner son site web ? La réponse est non. Mais il faut en revoir l’usage. En 2025, un site web ne doit plus être conçu comme un moteur d’acquisition massif, mais comme un espace dédié. Il peut devenir :

  • un hub privé pour ses clients les plus fidèles ;

  • un support technique avec des outils accessibles sur identifiant ;

  • un lieu d’archivage de contenus utiles ou d’articles de fond ;

  • un socle de marque, preuve d’existence et de crédibilité.

Le web ne se décentralise plus, il se recentralise. Quelques plateformes captent toute l’attention : TikTok, YouTube, Instagram, LinkedIn. Elles deviennent les véritables vitrines. Et demain, ce seront peut-être les IA qui choisiront ce que nous verrons ou non.

Le site web n’est donc pas mort. Mais il n’est plus le roi. Il devient un outil de support, au service d’une stratégie globale multi-plateforme. Plus discret, mais toujours utile – pour ceux qui savent l’utiliser avec justesse.

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